Mouvement pour les arts vivants : une rencontre avec Nathalie Roy, ministre de la culture et des communications

En compagnie des instigateurs du mouvement pour #PourLesArtsVivants, Martin Faucher, Ginette Noiseux, Anne Trudel, Brigitte Haentjens, Stéphanie Jasmin, Denis Marleau, Claude Poissant, Sylvain Bélanger et Olivier Kemeid, Mélanie Demers a rencontré, le 3 juin dernier, la ministre de la culture et des communications, Nathalie Roy.
Lisez son intervention et les réactions sur le plan de relance de la culture dans les médias.

Madame la ministre…

Je me présente, je suis Mélanie Demers, chorégraphe, interprète et directrice artistique de la compagnie de danse contemporaine MAYDAY.

Je parle en mon nom mais j’espère de ma voix représenter celle de mes collègues du vaste milieu de la danse.

La discipline de la danse possède ses particularités. La plus évidente étant celle d’être l’art du corps. Donc, un art d’intimité, de proximité, de promiscuité. Tant de privilèges que nous avons perdus avec la crise que nous vivons. Les mesures de distanciation restreignent la danse de création et, de par leur nature, empêchent même certaines formes de danse d’exister.

J’aimerais attirer votre attention sur le fait que l’écologie du milieu de la danse au Québec est faite majoritairement de petites ou moyennes organisations où les directions artistiques se trouvent à cumuler les rôles d’administrateurs, producteurs, créateurs et donc, d’employeurs aussi. Le milieu est structuré de façon telle que pour être artiste en danse, que ce soit chorégraphe, danseur, technicien, concepteur, dramaturge, professeur, il faut se créer un assemblage complexe de contrats pour s’assurer une rémunération à peu près décente.

La crise sanitaire empêche désormais ce genre de papillonnement. La pandémie révèle le morcellement des vies et met en lumière la fragilité et le jeu d’équilibre précaire auquel les artistes doivent se soumettre pour faire face à cette fragmentation de leur rémunération. Alors en attendant d’harmoniser à nouveau les calendriers de recherche, création, production et éventuellement diffusion. Nous demandons un filet social d’urgence qui permettra une reprise graduelle du travail en assurant aux artistes de prendre en compte leur santé, leur sécurité et leur intégrité physique, mentale et artistique. Sans un filet social, vous risquez de perdre en une année de crise, 30-40 ans d’expertise en danse. Une expertise qui s’exporte, fait rayonner le Québec sur toutes les scènes du monde et que le marché local peinera à compenser.

Certes, nous devons renaître de nos cendres. Mais ce n’est pas en répondant à quelques appels de projets, nous incitant à renouer avec un mode compétitif et productiviste que la qualité de vie et la qualité des œuvres s’amélioreront.

Mélanie Demers

 

LIRE LE COMMUNIQUÉ DU MOUVEMENT POUR LES ARTS VIVANTS

 

REVUE DE PRESSE

Le Devoir, 3 juin 2020, Natalia Wysocka

La Presse, 2 juin 2020, Luc Boulanger

Le Devoir, 4 juin 2020, Natalia Wysocka

La Presse, 4 juin 2020, Luc Boulanger