L’édito d’octobre de Mélanie Demers

Préférer un enfant

S’il y a bien un tabou qui persiste, c’est celui de préférer un de ses enfants. On avoue cela et c’est une déclaration de guerre. Une carte routière pour envoyer sa progéniture directement chez le psy. Une démission autrement dit. Un roadtrip qui finit mal. Un feu de joie, mais triste. Un masque tombé qui aurait dû rester en place. C’est une recette de nœud coulissant. Une maman sans mérite. Une faillite.

Bonne nouvelle. Je n’ai qu’un seul enfant. Alors je n’ai pas à nier cette odieuse fatalité. Dieu merci, je n’ai pas à faire semblant. Je n’ai qu’un seul enfant, certes. Mais j’ai plusieurs bébés. Cette année, on accouche de Confession Publique, de Cabaret Noir et de La Goddam Voie Lactée. Alors wow, et oui, je tombe direct dans le cliché de devoir déclarer les aimer chacune également.

Mais la préférée, c’est la Voie Lactée… Bien sûr. C’est elle qui vient de nous faire vibrer. Pourtant, ça ne durera qu’un moment. Bientôt on la remballe, on la renvoie dans ses cartons, prête à décoller pour ses premières tournées. Et je jetterai alors mon dévolu ailleurs. Je suis comme ça, loyale à mes amours, infidèle dans mes désirs. Chaque œuvre ayant le pouvoir de m’engager, de m’éveiller, de m’allumer autrement. Et c’est pour ça que je continue de créer. Pour ce désir, cette braise qu’il faut constamment veiller.

Merci mes belles amies de la galaxie. Je vous aime. Bientôt, je vous retrouverai. En attendant, je tombe en désir avec une autre. Elle s’appelle Angélique. C’est une Confession Publique!

M.D.